Vous voulez être journaliste?

Le blogue de Steve Proulx est vraiment très interessant.

http://www.voir.ca/blogue/billet.aspx?iIDBillet=3135&iIDBlogue=8

Citation :

Pauvres journalistes...

Les journalistes Christiane Dupont et Pascal Lapointe ont lancé hier un livre Les nouveaux journalistes: le guide - Entre précarité et indépendance (Les Presses de l'Université Laval).

Ce livre, c'est le Manifeste des lucides de la profession journalistique...

Il traite d'une réalité que les étudiants en journalisme connaissent peu en quittant l'école: le journalisme à la pige.

C'est vrai. Aux étudiants en journalisme, on leur vend surtout des enquêtes à l'international, le Watergate, le pouvoir d'informer le peuple pour l'aider à mieux vivre en démocratie, la "plume dans la plaie"...

En revanche, on ne leur dit pas souvent qu'être journaliste au Québec, c'est souvent écrire un "dossier" de 500 mots sur les nouveaux modèles d'humidificateurs. Le tout pour 50$ le feuillet (250 mots).

Citation :

Plusieurs centaines de jeunes sortiront des programmes de journalisme d'ici l'an 2010... Combien se trouveront du boulot comme journalistes? Du boulot, c'est-à-dire, un emploi, rémunéré, permanent, dans une salle de nouvelles? Très peu. Et que feront les autres? S'ils persistent dans le métier, ils feront de la pige, ils auront des contrats, du travail précaire. Ils seront journalistes indépendants. Ils seront les nouveaux journalistes.

S'il y a autant de journalistes à la pige, si ceux-ci tirent moins de 20 000$ par an (de leur travail lié au journalisme), c'est surtout parce qu'il y a trop de journalistes au Québec...

Il y a quelque chose de pourri au royaume du journalisme. Les universités et les écoles de journalisme y sont, à mon avis, pour quelque chose.

Chaque année, ces institutions "produisent" des centaines de nouveaux journalistes qui viendront garnir les rangs déjà saturés de la profession.

Chaque année, des étudiants remplis d'illusions débarquent dans le monde des médias et acceptent de "piger" gratuitement pour avoir de la "visibilité". Certains réussissent, mais la majorité déchante très vite.

Au bout d'un moment de pain sec, certains finiront par se trouver un boulot (plus payant), comme relationniste ou responsable des communications dans une entreprise...

Ils écriront des communiqués.

C'est ainsi qu'avec nos impôts, nos universités forment des journalistes qui finiront par utiliser leurs compétences pour mieux influencer d'autres journalistes...

Il y aurait quatre relationnistes pour chaque journaliste au Québec. Et l'on parle encore d'indépendance des médias?

McDonald me voilà ! 100% boeuf !

Choquant, mais vrai.

Rien pour encourager ceux qui veulent réussir dans le métier.

Comme moi.

Mais!

il me reste encore beacoup d'idéalisme!

(laissez-le-moi svp)

Et qui dit qu'il faut uniquement faire du journalisme en français, et au Québec (ce que j'ai cru implicite dans le texte)?

Yeah, c'est certain que si on souhaite automatiquement en partant commencer à La Presse, au Devoir ou à Radio-Can, on peut frapper un mur. Mais je sais qu'en région, les journalistes sont plus rares. Mon partron n'arrête pas de se plaindre qu'il n'y a plus de jeunes qui vont en presse écrite. Ceux qui veulent bien travailler en région sont encore plus rares... C'est toujours très difficile pour lui de trouver un nouveau journaliste, et il doit le faire de deux à trois fois par année.

Le chef d'antenne à Radio-Canada/Ottawa m'avait dit aussi que trouver des journalistes correspondants régionaux est très difficile. J'ai un ami qui, avec seulement un formation en théâtre, a été embauché comme journalisate culturel à Radio-Can en Saskatchewan. Ils ne trouvaient personne, donc Radio-Can a payé une formation en journalisme à mon ami puisque ça l'intéressait... Bon, ok, c'est en Saskatchewan, mais quand même...

Don't worry, il y a de l'espoir!

Yé du travail!!!!!!

Saskatchewan

J’hésite encore si ton message me donne de l’espoir ou envie de pleurer.

Ça dépend si tu sens vibrer en toi l'appel du blé canadien et de la patrie où les métis francophones sont pendus.

Saskatchewan, tu m'ensorcelles
Quand l'téléphone sonne
J'espère que c'est toé qui m'appelle
Quand j'vas à Dorval
Voir les avions qui s'en allent
Je rêve que moé aussi
Je pars pour les prairies


..nous dit un illustre sage

Saskatchewan
Tu m'as pris ma femme
A m'a sacré là
Pour un gars d'Régina

...nous disent des illustres sages

Pour avoir suivi des cours avec M.Proulx lors de ma première année, je crois qu'il est important de nuancer ses propos. Venant de quelqu'un qui se réclame du journalisme d'avant-garde et qui écrit à Elle-Québec, la crédibilité est discutable.

Je trouve dommage toutefois que l'on limite les possibilités d'emplois d'un étudiant en journalisme à....journaliste!?! En fait, les débouchés dans le métier sont très larges et prometteuses au contraire. Changez étudiant en journalisme pour étudiant en marketing et on va voir qui a plus de difficulté à se trouver un emploi relié à son champ d'étude.

Le bacc en journalisme est une formation qui vise à développer un esprit critique, pas nécessairement à devenir journaliste au Devoir (le fantasme absolu de moins en moins répandu). Le cheminement mental parcouru dans les trois années du bacc valent ses cours disons....moins profonds(pas besoin de nommer, je crois qu'on sait tous !).

Je suis désolé de constater le pessimisme "à la mode" des étudiants. C'est sûr que si l'on entrevoit l'arrivée sur le marché du travail avec un tel enthousiasme, on ne trouvera rien. Le journalisme est en crise, de moins en moins de gens lisent les journaux, de plus en plus se contentent de brèves sur internet, vous connaissez la suite. Hé bien la voilà notre chance, remodeler le journalisme, un beau défi.

L'optimisme est la foi des révolutions.

Citation :

Je suis d'accord, le gars qui a écrit sa, peut importe son nom (c'est la derniere chose que je suis capable de me mémorer), a probablement jamais réussit a se trouver une job dans le domaine qu'il voulait, donc il buche sur la progéniture pour se venger...

Ben... Steve Proulx (pas besoin d'essayer de t'en rappeler c'est écrit dans le premier message, comme chaque fois que je cite quelqu'un), il écrit dans le Voir, le Femme d'aujourd'hui et plusieurs autres magazines en plus d'être l'auteur de 2 ou 3 livres et d'être recherchiste, entre autres aux Francs Tireurs. Suffit de taper son nom dans Google pour en savoir un peu plus. Un peu de recherche avant de médire de quelqu'un, c'est toujours une bonne idée.

Il est loin de bûcher par "vengeance". Il n'y a pas que l'amertume qui peut rendre pessimiste.