Bergère, rentre tes blancs moutons...

Hé oui, il fallait bien que ça arrive un jour : Soulseek est maintenant dans la mire des compagnies de disque, tout comme la majorité des autres réseaux d'échange de fichiers. Rappellons brièvement que la Canada a récemment voté une loi qui permettra ce genre d'arrestation ici même, sous peu.

Branchez-vous.com a écrit:

Téléchargement de musique : l'industrie épingle 2000 nouveaux pirates P2P
L'industrie du disque annonce une nouvelle vague de plaintes contre 2000 internautes d'Europe et d'Asie surpris à échanger de la musique dans les réseaux P2P.

L'IFPI (International Federation of the Phonographic Industry), organisme mondial qui veille sur les intérêts des grandes maisons de disque, précise qu'elle s'attaque ainsi à des utilisateurs d'une variété de réseaux P2P, notamment Kazaa, Gnutella, eDonkey, DirectConnect, BitTorrent, Limewire, WinMX et SoulSeek.

Les internautes surpris en flagrant délit d'échange de fichiers sont localisés dans des pays d'Europe (Allemagne, Autriche, Danemark, Finlande, Islande, Italie, Portugal, Suède et Suisse) et quelques pays d'Asie.

L'Allemagne est le pays le plus touché puisque l'industrie du disque annonce que 1233 nouvelles poursuites criminelles contre des utilisateurs P2P y sont intentées (voir la liste par pays). L'IFPI précise que les individus touchés par ces poursuites sont surtout des hommes de 20 à 35 ans.

Le groupe profite de cette occasion pour publier quelques statistiques qui suggèrent «un progrès dans la bataille contre les échanges de fichiers». Par exemple, 35% des utilisateurs P2P de plusieurs pays d'Europe auraient réduit ou cessé leur fréquentation de ces réseaux, et un pourcentage significatif de ces adeptes des échanges de fichiers (de 20% à 35% selon les pays) indique que ce changement de comportement est motivé par la crainte d'être poursuivi en justice. Tous les détails dans ce communiqué de l'IFPI.

http://www.branchez-vous.com/actu/06-04/10-192303.html

Un jour malheureux pour les mélomanes conscientisés qui préfèrent essayer SUFFISEMMENT avant d'acheter...

Ben coudon... on fera comme d'habitude: On changera de programme.

Mais Soulseek, ça torchait pour les mp3s rares.

Un peu par rapport à ce sujet, vous serez peut-être intéressés de voir les graphiques de ce merveilleux rapport annuel de l'ADISQ, dont les chiffres montrent clairement qu'au Québec, le téléchargement de musique NE FAIT AUCUNEMENT DESCENDRE LES VENTES DE DISQUE. En fait, on serait une de ces rares places où les ventes augmentent légèrement chaque année en corrélation avec une place de plus en plus grande accordée dans les étalages aux produits locaux.

http://www.adisq.com/doc/pdf/rapportannuel04-05.pdf

Donc allez vous télécharger gratuitement la toune Fred de Mononc' Serge et dites-vous que le monsieur a raison. Et payez-vous la gueule de Stefie Shock et de Dumas concernant leurs annonces cute pour Archambault. De la b-u-l-l-s-h-i-t, mes amis.

Tous les graphiques qu'ils sortent ne tiennent pas compte du tout de l'arrivée des DVDs.

La vente de DVD a explosée, c'est ÉVIDENT que ça va piler sur le marché du disque! Quand t'as 25$ dans un Archambault, c'est un DVD ou un disque. Pas les deux.

Aussi, produire un disque, ça coûte 3 fois moins cher qu'avant. Avez-vous vu le prix des disques descendre? nenni!

De chez nous, avec 5000$ de stock, je peux vous enregistrer un album qui sonne très bien. Philippe B, Mononc Serge, le premier Malajube, ce sont tous des albums maison.

Citation :

Aussi, produire un disque, ça coûte 3 fois moins cher qu'avant. Avez-vous vu le prix des disques descendre? nenni!

C'est parce que dans l'industrie culturele, la part des recettes qui sert à payer la matériel technique est minime.

Les pourcentages que se prennent chacun des intervenants (artiste, producteur, techniciens, maison de disque, représentants, agent, distributeur, manutentionneur, entreposeur, commerçant, etc...) constitue l'essentiel des coûts d'un disque.

En conséquence les prix sont appelés à rester sensiblement les mêmes, voire à augmenter légèrement pour suivre l'inflation.

Disons que par intervenant, il faut quand même souligner et mettre en gras la participation au prix des magasins de disque et des maisons. Les contrats de disque de maisons big shot sont faits en fonction que l'artiste ne fasse pas de fric dessus. C'est lors des renégociations de contrat si les albums ont vendus beaucoup que les artistes commencent vraiment à faire du cash en vendant des disques. Sinon, c'est que d'la pub pour les spectacles.

Il ne faut pas oublier aussi que les magasins de disque vendent leurs disques à 50% de profit sauf lors de ventes. Donc en partant, si tu payes ton disque 20$, t'en a 10 qui s'en vont dans les poches de HMV, PKP ou autre.

Faut donc voir que quand les compagnies genre Archambault se plaignent qu'ils perdent de l'argent, c'est pas vraiment exact. Ils font juste moins de profit que les profits envisagés au début de l'année, profits qui sont quand même substanciels.

Au Québec, les artistes qui souffrent du piratage, c'est genre Madonna. Pis au prix que la madame remplit ses salles de spectacle, c'est certainement pas moi qui va brailler sur le sort de Madonna.

Moi j'aurais besoin d'un peu plus d'explication pour comprendre ce dernier message
En quoi les plus petits artistes sont plus à l'abri que Madonna de souffrir de l'échange de mp3?

Ils le sont aucunement. C'est juste qu'au Québec (et pas ailleurs, il faut le spécifier), on a comme une sorte de mentalité «encourageons nos artistes locaux» qui fait en sorte qu'on achète Malajube et Pierre Lapointe mais qu'on se crisse un peu de Madonna, Metallica ou 50 Cent. C'qui fait qu'on est la seule place en Amérique du Nord ou les ventes de disque sont pas en perte de vitesse.

Et aussi un peu du fait que Madonna est plus facile à trouver sur le net que Philippe B peut-être. Mais je préfère être optimiste et croire que c'est par vertu qu'on encourage notre culture locale

Généralement les fans de musique indé vont télécharger, écouter, puis décider si oui ou non ils achètent. Je crois que c'est ce que Mathieu fait, c'est ce que JE fais, JF fait sûrement un truc du genre aussi... Ce groupe là, LCD Soundsystem, dont j'arrêtais pas de parler la session dernière, ils ont dédié un thread complet à ce débat-là sur leur babillard électronique et à ma grand surprise, non seulement LCD était d'accord avec le "piratage", mais en plus, tous les autres artistes sur leur label (DFA) étaient d'accord aussi, disant que c'était une façon gratuite parmi tant d'autres pour faire découvrir sa musique.

Au lieu de fermer les réseau de P2P, les compagnies de disque devraient essayer de conscientiser les gens, non pas au fait que le piratage c'est le DÉMON, mais plutôt que c'Est une politique de Try Before You Buy et que si t'aimes ce que t'entends, tu te DOIS d'acheter le disque pour encourager l'artiste. Et souvent, à ce petit jeu-là, c'est les indy qui récoltent le blé.

Faudrait pas prendre les gens pour des anges non plus. Fred, j'aime bien ta vision idéaliste, mais malheureusement dans la réalité les gens sont bien trop paresseux pour ça. C'est regrettable, mais combien se contentent de seulement télécharger, et ne vont pas jusqu'à acheter après?

Tu devrais relire le post, Jean-Louis. Mais dire ça uniquement, c'est très JCD et donc directement agressant. Je vais te montrer le passage qu'il faut retenir.

"Généralement les FANS DE MUSIQUE INDÉ(PENDANTE)"

Donc oui, Wilfred aurait vendu plus de disques (même si on peut pas dire qu'il s'en soit mal tiré non plus) et oui, tous les gros titres à la radio auraient fait plus de blé si le piratage n'existait pas. Mais quand on parle de musique INDÉPENDANTE, le public est EXTRÊMEMENT différent. Du moins, c'est que je remarque des gens avec qui je me tiens. Ceux qui se battent contre la suprémacie radiophonique savent que leurs artistes ont besoin d'être encouragés et généralement l'encouragement se fait sentir.

Et comme au Québec la scène indépendante est très forte (on parle presque d'une scène parallèle) bin ça se fait sentir dans nos ventes de disques. Bon, remarque, ce n'est que mon analyse, biaisée, partisanne et probablement inexacte.

D'accord avec Fred.
Je le dis d'ailleurs souvent:
Je suis convaincu que Radiohead a perdu proportionnellement moins de vente de disque que Britney et le dernier Dance Mix. C'est une question de musique vs industrie musicale. Vraie vs fake. Création (que l'on peut aimer) vs consommation (que l'on peut jeter).

(Tiens, je fais mon Adornot là!)

Distribution (européenne) des profits d'un disque:

Citation :

http://www.ratiatum.com/p2p.php?id_dossier=1215&page=2

7% pour les paroliers [note de moi: ça comprend sans doute les compositeurs, puisqu'il s'agit des droits d'auteur] . C’est peu, mais une fois la chanson écrite, que dire...

19% pour l’interprète. Ce pourcentage qui peut paraître faible est très controversé. Sur certains artistes, on serait plus proche de 10% (moitié moins !)... Tout cela dépend de la "valeur" de l’artiste, de son poids dans la balance lors des négociations : connu/inconnu, grosse promotion/petite promotion, etc.

22% pour la distribution. Toujours aussi gourmande, cette portion n’est pas des plus réduites. La grande distribution reste fidèle à elle-même, y compris sur les CD...

52% pour les maisons de disques, ça peut faire froid dans le dos, mais détaillons plutôt ces 52% !


(...)

Les maisons de disque prennent donc sans surprise la plus grosse part du gâteau, et c’est sans nul doute de leur part qu’un effort devrait venir. Dans un environnement numérique, leurs frais de promotion pourraient par exemple considérablement baisser, en utilisant Internet comme outil de marketing viral, ce qui aurait également pour le consommateur l'avantage (et non le moindre) de se voir proposer des oeuvres de meilleure qualité. On sait qu’une baisse du prix des CD crée une augmentation des ventes. Lorsque la FNAC a part exemple baissé les prix de certains CD, il s’en est résulté une augmentation des ventes de 500 à 1000% !

(et je reviens avec autre chose après mon souper)

À prendre en compte aussi:

Ouais j'suis aussi d'accord avec Fred. Y'a certaines scènes musicales qui ont un public particulier. De plus en plus, on voit des groupes promouvoir ce type de pratique parce qu'ils savent que les ventes vont suivre et, mieux encore, les ventes de billets de spectacles.

Et même dans les groupe pas indépendants, les Arctic Monkeys pourraient nous entretenir longtemps de l'efficacité du téléchargement d'album, eux qui en sont une création à part entière et qui ont battu tous les records de vente pour une 1e semaine en Angleterre.

Je le réaffirme encore: au Québec, on achète nos trucs locaux, ce qui fait qu'en cette ère de pleurnichage des compagnies de disque, il n'y a JAMAIS eu autant d'albums québécois dans les étalages des grands disquaires.

Et je confirme Fred: je suis de ce genre de personnes qui téléchargent des chansons d'un album avant de décider de l'acheter ou pas. En fait, la plupart de mes disques ont été acheté ainsi. En fait, la presque totalité de ce que je connais en musique pop vient de ça. Dans mon cas comme pour plusieurs, ça m,encourage à acheter plus de disques parce que peu importe ce que je fais, il y a toujours une découverte qui me trotte en tête. Mon portefeuille étudiant pourrait témoigner de cette catastrophe.

Petit calcul de taxe:

Sony Music vend le disque Y 12$ à Distribution Trans-Canada
12$+ 14.5% (les taxes) = 13.74

Trans-Canada vend le disque Y 17$ au magasin de disque de Joliette.
17$ + 14,5% = 19.47

Le magasin vous vend le Cidi 24$
24$+ 14,5% = 27.48

Les gouvernements ont fait 7.69$ sur un seul disque.
Qui dit mieux?

Vous vendez le disque dans un magasin usagé, qui le revend mettons 12$, rajoutant un 1.74$ au montant.

L'Artiste lui a reçu?
Genre 75 cennes, si son disque est fini de payer à la compagnie de disque.