Spleen

J'me disais que ça serait bien d'avoir une section pour ceux qui ont le spleen. Et qui savent ni trop pourquoi ni comment arranger ça...

Moi j'ai le spleen.

Les gens me demandent quoi de neuf et j'ai vraiment rien à dire...

J'ai la chance immense de faire de la radio avec du super beau monde, sauf Jo-Annie qui est une sale marde,et puis du hockey cosom, mais reste qu'entre ces deux activités, je fais pas grand chose. Le travail et l'école sont loin de me stimuler suffisamment.

Y a pas beaucoup de spontanéité dans ma vie, c'est calme, c'est prévisible, j'ai vraiment rien que je peux raconter en me disant "wow c'est cool de pouvoir dire ça"...

Y a le fatalisme d'un monde cruel où les fossés ne font que s'agrandir et où le dialogue entre les populations différentes n'est pas possible, la violence et la haine trop présentes. Y a l'absence de blonde aussi, qui fait immensément chier.

Et sinon, c'est ça, je dirai, à mon grand désarroi en me responsabilisant entièrement de cette phrase, que ma vie est plate.

Et demain, c'est l'anniversaire de Camille...

Le spleen... le spleen... Ça vous est jamais passé par la tête de vous demander pourquoi on a le spleen !?

Merde, je suis tanné ! Pas moyen de donner une accolade sans que ça paraisse déplacé, sans qu'on se demande pourquoi. Pas moyen de parler des choses en profondeur, on parle toujours de tout en surface. Pas moyen d'utiliser certains mots : faudrait surtout pas se laisser aller à ses sentiments... Moi-même je suis le premier cave illustrissime à avoir peur de recevoir des coups tout le temps ! Criss ! J'en ai tellement plein le cul ! Y'a pas moyen de démontrer de l'amour, du vrai, pour quelqu'un, sans que TOUT LE MONDE pense soudainement qu'on va trop loin, qu'on en fait trop, que c'est trop intime.

L'amour ? Na, on est rendus avec de la "camaraderie". Câlisse ! Voyons donc, la "camaraderie" ! Un osti de concept russe défraichi ouais ! Un beau terme pour s'envoyer de la vodka jusqu'à tout oublier, même son nom, pis flancher là pour se réveiller le lendemain avec les mêmes problèmes pis des chums de brosse ! On arrête pas le progrès !

De la compassion ? Na, on est rendus avec de la compréhension ! Fuck you, criss ! C'est pas vrai que les gens comprennent. C'est pas vrai que je comprends quand quiconque braille quoi que ce soit. J'ai de la compassion, je sais que ça doit écorcher direct là où ça fait mal, mais c'est qui le CAVE qui a prétendu le premier comprendre la peine des autres !? À moins qu'il s'apelle Jésus Christ, j'ai des bonnes raisons de croire que la tête de ce gars-là passe plus dans les cadres de portes.

Je sais pas, je suis peut-être cave, mais peut-être que si on se montrait un peu plus ce qu'on ressent, ça serait un bon point de départ ! Non ?

Mais bon, je dois avoir tort, anyway j'm'haïs. J'm'haïs pis chu fatigué, écoeuré, vanné, démotivé... yé probablement temps que j'arrête de faire un fou de moi.

Ah ouin pis... Joseph. Je sais pas quoi te dire. Je n'arrive pas à rendre ce qui me trotte dans la tête en mots. Je sais que c'est moche comme réplique, mais j'ai pas l'intention de mentir ou de jouer les philosophes de la déprime. J'en ai pas de super belle phrase bien tournée et profonde de sens. J'ai juste une grande compassion et pas de mots cohérents à mettre dessus. Faque c'est ça. Tu t'en sacres probablement, mais ça sera dit quand même.

Sur ce, bonne nuit et faites de beaux rêves...

Je me retiens plus de dire que j'aime. Y a personne qui ne sait pas que je l'aime ou que j'adore sa compagnie. Ça en gèle du monde des fois par exemple... Mais ça fait du bien. Beaucoup de bien.

Faut aimer, aimer le plus qu'on peut. La camaraderie, c'est de l'amour. Faut pas que le "je vous aime" qu'on dit trop souvent passe pour autre chose que ce que c'est. Quand je dis que je vous aime, c'est que je vous aime. D'amour. Avec mon coeur pis toute.

Camille... ostie. Ça me rentre encore dedans. Chaque semaine. J'en ai peut-être un peu trop pris en moi de son départ....

Tout le monde se fout de tout le monde. On n'a plus de temps pour l'inverse. On s'empêtre dans des conversations qui ne mènent nulle part... Paradoxalement, même si tout le monde se fout de tout le monde, trop se valorisent continuellement par le regard extérieur. Même les brillants. Nous sommes bêtes. On rejette des gens sans les connaître, sur des apparences, une phrase mal comprise, un regard mal interprété... J'hésite toujours, vous savez?

C'est vrai, peu de sentiments réels sont exhibés. On est continuellement forcés de s'emmurer de défenses. Les sentiments, c'est faiblesse. L'homme est un loup pour l'homme. Je suis certain que des personnes liront ici et se diront: "ouf, ils sont bin trop deep eux", et ressentiront un malaise. Mais qu'en ai-je à foutre?

Je recherche un peu de vrai, des personnes qui ont un respect indestructible pour moi, qui ne me laisseront pas tomber, qui croient en moi et à qui j'ai envie de rendre doublement la pareille. Mais personne n'a de temps pour ça.

C'est pour ça que je reste souvent seul. À quoi bon demander "quoi de neuf?" à quelqu'un qui, en fait, se fout de moi? Et je ne me cache pas non plus: moi aussi je me fous de bien du monde. Il y a là un venimeux effet d'entraînement. On dirait que j'ai abandonné. Étant jeune, même si j'avais quelques bons amis, j'ai subi le rejet durement à quelque reprises. L'incompréhension. Le refus de moi. Et ça me prend à la gorge, ces choses-là. J'en ai gardé une méfiance maladive. Je reste sociable, gentil, parce que je crois que l'inverse est vain.

Il ne reste que moi, et les quatre ou cinq personnes qui m'aiment inconditionnellement (et vice-versa) qui comptent, et je commence à désespèrer de voir un jour ce nombre augmenter.

Mais bon, je suis peut-être fou. Je me relis, et je ne vois que des phrases lancées ça et là, confuses. On dirait une motte d'émotions en crise d'épilepsie.

N'empêche, à travers tout ça, c'est beau, le spleen. Seulement, il faut garder à vue que ce n'est pas une façon de vivre. Bonne idée, néanmoins, David.

Ah, et Joseph, tu ne devrais peut-être pas te sentir ainsi. T'es salement grand.

Moi à chaque fois que quelqu'un parle de changer de programme, ça provoque en moi une grande remise en question...ça fait chier.

Mais sérieux, le pire constat c'est de réaliser que ma vie est rendue plate.

Pis il faudrait que des filles postent ici, pour abuser de leur malaise et les cruiser, pis les avoir.

Pis on est pas profond, on est spleené.

Spleen.

L'autre fois j'étais vraiment down, découragée avec trop de merdes qui m'arrivaient en même temps. Et là quelqu'un m'a demandé si ça allait bien. Évidemment avec l'aide de ma mauvaise humeur j'ai répondu non en espérant lui raconter toute l'affaire.

MAIS, La personne au lieu de me demander "Qu'est-ce qui ne va pas?", elle m'a fait une petite blague, très drôle, faut le dire!

Ça m'a fait sourire et sérieusement, pendant 2 minutes j'ai vraiment oublié mes petits problèmes plus ou moins insignifiants.

Bon c'était mon commentaire de fille.

Keef a écrit:

Tout le monde se fout de tout le monde. On n'a plus de temps pour l'inverse. On s'empêtre dans des conversations qui ne mènent nulle part... Paradoxalement, même si tout le monde se fout de tout le monde, trop se valorisent continuellement par le regard extérieur. Même les brillants. Nous sommes bêtes. On rejette des gens sans les connaître, sur des apparences, une phrase mal comprise, un regard mal interprété... J'hésite toujours, vous savez?

Ah oui JF, je te comprends à 100% Faut apprendre a dealer avec ca, c'Est la vie c'est la nature humaine. Et puis après quoi. On finira par avoir plus d'affinités avec certaines personnes, peut-être que certaines grandes amitiées se développeront, peut-être certains trouveront même un(e) allié(e). On rejette et on se fait rejetter, mais on aime aussi parfois et on se fait aimer. Alors on décourage pas svp!

hum... keef n'est-il pas Ian?

ben oui! nouille que je suis!